Audrey Lahaye

Cancer de la prostate

Je connaissais déjà l’existence de la prostate et son rôle.
Grâce aux campagnes de prévention, j’avais déjà conscience que le cancer de la prostate est parmi les cancers les plus fréquents à l’échelle mondiale (il est d’ailleurs le premier en France comme en Belgique).

Par contre, j’admets que je n’avais absolument aucune notion des bouleversements qui peuvent accompagner les traitements de ce cancer pour les personnes qui doivent en passer par là.

C’est lors de ma formation de praticienne en sexothérapie que j’ai découvert les conséquences possibles de la prostatectomie et de l’impact considérable sur la sexualité et la vie affective des hommes.

C’est après un cours passionnant dédié à cette problématique que j’ai vu poindre en moi l’envie de me diriger vers un accompagnement en sexo-oncologie.

J’ai donc continué à me former en ce sens. J’ai cherché à comprendre, à affiner mes connaissances pour enfin pouvoir proposer mes services aux médecins urologues et oncologues de la région.

Faute de temps, ou aussi pour une question de pudeur, il n’est pas toujours évidents pour les médecins de prendre en charge les troubles sexuels inhérents au cancer de la prostate ainsi que leurs conséquences sur la vie affectives des patients.

J’ai désormais conscience que le besoin d’un accompagnement sexothérapeutique est réel et a toute sa place dans le parcours de soin en oncologie. J’espère pouvoir guider au mieux les patients dans le maintien d’une vie sexuelle adaptée, réinventée et peut-être très différente, mais pleinement joyeuse et satisfaisante.

Le cancer de la prostate est le cancer masculin le plus fréquent en France et en Belgique, et le 4e plus répandu à l’échelle mondiale (après les cancers du poumon, du sein et colorectal). On estime qu’1 homme sur 7 en sera atteint au cours de sa vie.

Même si le taux de survie à 5 ans est élevé (environ 93%), les effets secondaires des traitements peuvent altérer de manière conséquente la qualité de vie, notamment sur le plan sexuel.

La prostate est une glande de la taille d’une noix. Elle est située juste sous la vessie, entourant l’urètre (le canal qui permet d’uriner). Elle produit le liquide prostatique qui compose 20 à 30 % du sperme – le reste provenant des vésicules séminales et des testicules. Le rôle de ce liquide est important. Il rend le sperme plus fluide et aide les spermatozoïdes à survivre jusqu’à l’ovule.

Son fonctionnement est sous influence de la testostérone, hormone androgène.

  • L’âge est le premier facteur de risque. Le cancer de la prostate est rare avant 50 ans et devient plus fréquent après 70 ans.
  • Le facteur génétique – les antécédents familiaux : le risque est 2 à 3 fois plus élevé si un parent proche a développé ce cancer.
  • L’origine ethnique : les hommes d’origine afro-antillaise ont un risque accru d’en souffrir alors que les risques sont plus faibles chez les hommes d’origine asiatique.
  • Le facteur environnemental est désormais reconnu. Certains métiers (notamment en agriculture) augmentent le risque via l’exposition à des substances chimiques telles que les pesticides.
  • L’hygiène de vie (alimentation, activité physique, tabac,…) est un facteur qui influence le risque de cancer en général.  

Le cancer de la prostate évolue généralement très lentement . Les premiers symptômes peuvent survenir qu’au bout d’une dizaine d’années.

De nombreux hommes peuvent avoir un cancer de la prostate sans jamais le savoir et sans en souffrir d’une quelconque manière au cours de leur vie.

C’est pourquoi le dépistage systématique ne fait pas l’unanimité.

Il peut conduire à diagnostiquer des formes très peu évolutives… et à traiter des hommes qui n’auraient jamais été impactés par le cancer, avec des conséquences parfois lourdes sur la santé et la sexualité.

Pour autant, un dépistage ciblé dès 50 ans (ou 45 ans en cas d’antécédents) peut permettre de repérer des formes agressives du cancer.

Certains cancers restent très localisés mais d’autres peuvent migrer vers les organes voisins ou former des métastases sur des organes plus distants. Dans ces cas-là, un dépistage précoce peut permettre une prise en charge moins lourde, augmenter les chances de guérison et améliorer la qualité et l’espérance de vie.

Dans les années à venir, les progrès en médecine permettront certainement de mieux définir la nature du cancer et de prédire avec plus de justesse son évolution. Le dépistage systématique pourra alors s’accompagner d’une balance bénéfices/risques plus fiable et limiter le surtraitement.

  • Le dosage sanguin du PSA (protéine produite par la prostate)
  • Le toucher rectal

Ces examens étant peu fiables, la confirmation du diagnostic s’avère généralement nécessaire :

  • IRM et biopsie pour chercher à définir la nature du cancer et ensuite, éventuellement, d’autres examens d’imagerie pour s’assurer qu’il ne s’est pas répandu en dehors de la prostate.

Les traitements dépendent de nombreux facteurs : âge, état de santé global, stade et agressivité du cancer. Certains peuvent être utilisés en synergie.

  • Surveillance active : contrôles réguliers (PSA, IRM) en l’absence de signes d’aggravation.
  • Chirurgie (prostatectomie) : ablation de la prostate (parfois avec les vésicules séminales voire les ganglions lymphatiques proches).
  • Radiothérapie : rayons à haute énergie pour détruire les cellules cancéreuses.
  • Curiethérapie : grains radioactifs implantés directement dans la prostate.
  • Hormonothérapie : blocage ou inhibition de la testostérone pour ralentir ou stopper l’évolution du cancer.
  • Chimiothérapie : administration de traitement chimique pour détruire les cellules cancéreuses. Elle peut être envisagée lorsqu’il y a des métastases.
  • Ultrasons (HIFU) : utilisation du choc thermique pour tuer les cellules cancéreuses. Cette technique est peu agressive et ses effets secondaires sont limités mais elle est encore considérée comme expérimentale.

L’annonce d’un cancer amène souvent des retentissements émotionnels et physiques qui perturbent la vie affective et sexuelle. Mais les traitements du cancer de la prostate peuvent avoir des conséquences particulièrement importantes:

  • Dysfonction érectile : les nerfs responsables de l’érection passent de part et d’autre de la prostate et peuvent être endommagés ou retirés lors de la chirurgie.
  • Fuites urinaires : les sphincters qui se situent au-dessus et sous la prostate peuvent souffrir des traitements compromettant, le plus souvent temporairement, la continence.
  • Éjaculation rétrograde : en raison de l’atteinte des sphincters, le sperme remonte dans la vessie au lieu d’être expulsé.
  • Baisse de libido : tous les traitements et la maladie en elle-même entraînent parfois une baisse de libido mais celle-ci peut être drastique en cas d’hormonothérapie en raison de l’arrêt de la production de testostérone.

Ces effets peuvent être temporaires ou durables, mais ils ne sont pas forcément une fatalité. Des accompagnements adaptés existent pour aider les hommes à surmonter l’épreuve.

En sexothérapie, les outils sont nombreux pour leur permettre de conserver une vie sexuelle adaptée, réinventée, parfois complètement différente mais somme toute satisfaisante.

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